African
Médias Initiative (AMI) ,en collaboration avec le Conseil pour le Développement
de la Recherche en Sciences Sociales en Afrique (CODESRIA) et la Fondation Mon
Ibrahim ont organisé, le 07 Novembre dernier, à l’Université Cheikh Anta Diop
de Dakar (UCAD), un thème de réflexion sur : « Média et
Citoyenneté ». Le sujet a réuni plusieurs panélistes : acteurs des
médias, de la Société Civile et
universitaires. Au total, ils étaient huit conférenciers. La rencontre a
duré plus de deux tours d’horloge.
« Il y a une
partie de la population africaine qui n’exerce pas son droit de citoyenneté,
particulièrement les femmes et les jeunes. Ils sont
souvent exclus dans les mécanismes de décisions. La culture et
l’exclusion dans nos sociétés font que certaines couches n’exercent pas leur
droit de citoyenneté. Prés de 70% de la population dont 50% de femmes sont
victimes d’exclusion », affirme Binetou Diop, présidente de l’Ong Femme
africa solidarité (Fas), dés le début de son intervention. Avant d’ajouter : « Les
médias ont une lourde responsabilité parce qu’ils doivent contribuer au
changement des mentalités ». Pour elle, les femmes sont peu
représentatives dans le secteur des médias. Toutefois, elle soutient que le leadership féminin est en marche. Pour
éclairer cette affirmation, elle a rappelé qu’au Sénégal les femmes se
sont levées à travers les médias pour dire : non ! Nous voulons la paix,
faisant allusion à la dernière élection de présidentielle. La présidente de
(Fas) de poursuivre: « Nous(les femmes) avons besoin d’être ensemble
pour relever le défi de la participation socio-économique, politique,
culturelle etc.» Et, pour elle, ça ne peut se réaliser qu’à travers les médias.
« Le rôle que les
médias ont joué en Afrique à varier d’un
moment à l’autre. Avant et jusqu’en 1960, ils ont rempli des fonctions
progressistes. Et, on parlait de médias partisans », a rappelé le Nigérian
Kabiru Abdallahi Yussuf , représentant des leaders des médias en Afrique. Selon
lui, les médias, en Afrique, se sont transformés après les indépendances pour
porter la voix des dirigeants du moment. » Pour éviter cela, il propose de
faire jouer aux médias un rôle important. «Si on veut que les médias jouent un
rôle important, il faut qu’on accorde des prix aux médias qui s’engagent dans
le combat citoyen », estime-t-il. Avant de rappeler que la simplicité dans le travail journalistique: « l’universitaire
présente les choses simples de manière compliquée alors que le journaliste les
présente de manière simple »
Amadou Kanouté, acteur
de la société civile a insisté sur l’importance de la communication. Dans son
intervention, il a posé la question de savoir: « Avec qui
communiquer ? ». Répondant à sa propre interrogation, il a soutenu
qu’il faut communiquer avec les citoyens parce qu’ils demandent à être
entendus.«Il faut communiquer avec les dirigeants parce qu’ils doivent exprimer
leurs projets de société et en fin, il faut communiquer avec les détenteurs des
médias», dit-il. Pour lui, ces réponses permettent d’avoir l’émergence d’une
citoyenneté active.
Mam Less Camara,
journaliste formateur au Centre d’Etudes des Sciences et Techniques de
l’Information(CESTI), a noté que «
les médias ont beaucoup contribué dans l’intégration sociale au Sénégal. Ils
étaient les lieux d’expression nationale». En outre, il a aussi rappelé qu’au
Sénégal, la démocratie a été largement servie par les médias. Selon lui, ils
ont accompagné le processus démocratique jusqu’ici.