samedi 17 novembre 2012

CITOYENNETE EN AFRIQUE


Les médias  invités davantage dans sa construction

African Médias Initiative (AMI) ,en collaboration avec le Conseil pour le Développement de la Recherche en Sciences Sociales en Afrique (CODESRIA) et la Fondation Mon Ibrahim ont organisé, le 07 Novembre dernier, à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), un thème de réflexion sur : « Média et Citoyenneté ». Le sujet a réuni plusieurs panélistes : acteurs des médias, de la Société Civile et  universitaires. Au total, ils étaient huit conférenciers. La rencontre a duré plus de deux tours d’horloge.   

« Il y a une partie de la population africaine qui n’exerce pas son droit de citoyenneté, particulièrement les femmes et les jeunes.  Ils sont  souvent exclus dans les mécanismes de décisions. La culture et l’exclusion dans nos sociétés font que certaines couches n’exercent pas leur droit de citoyenneté. Prés de 70% de la population dont 50% de femmes sont victimes d’exclusion », affirme Binetou Diop, présidente de l’Ong Femme africa solidarité (Fas), dés le début de son intervention. Avant d’ajouter : « Les médias ont une lourde responsabilité parce qu’ils doivent contribuer au changement des mentalités ». Pour elle, les femmes sont peu représentatives dans le secteur des médias. Toutefois, elle soutient  que le leadership féminin est en marche. Pour éclairer cette affirmation, elle a rappelé qu’au Sénégal les femmes se sont levées à travers les médias pour dire : non ! Nous voulons la paix, faisant allusion à la dernière élection de présidentielle. La présidente de (Fas) de poursuivre: « Nous(les femmes) avons besoin d’être ensemble pour relever le défi de la participation socio-économique, politique, culturelle etc.» Et, pour elle, ça ne peut se réaliser qu’à travers les médias. 
« Le rôle que les médias ont joué en Afrique  à varier d’un moment à l’autre. Avant et jusqu’en 1960, ils ont rempli des fonctions progressistes. Et, on parlait de médias partisans », a rappelé le Nigérian Kabiru Abdallahi Yussuf , représentant des leaders des médias en Afrique. Selon lui, les médias, en Afrique, se sont transformés après les indépendances pour porter la voix des dirigeants du moment. » Pour éviter cela, il propose de faire jouer aux médias un rôle important. «Si on veut que les médias jouent un rôle important, il faut qu’on accorde des prix aux médias qui s’engagent dans le combat citoyen », estime-t-il. Avant de rappeler que  la simplicité dans le travail journalistique: « l’universitaire présente les choses simples de manière compliquée alors que le journaliste les présente de manière simple »  
Amadou Kanouté, acteur de la société civile a insisté sur l’importance de la communication. Dans son intervention, il a posé la question de savoir: « Avec qui communiquer ? ». Répondant à sa propre interrogation, il a soutenu qu’il faut communiquer avec les citoyens parce qu’ils demandent à être entendus.«Il faut communiquer avec les dirigeants parce qu’ils doivent exprimer leurs projets de société et en fin, il faut communiquer avec les détenteurs des médias», dit-il. Pour lui, ces réponses permettent d’avoir l’émergence d’une citoyenneté active.
Mam Less Camara, journaliste formateur au Centre d’Etudes des Sciences et Techniques de l’Information(CESTI), a  noté que «  les médias ont beaucoup contribué dans l’intégration sociale au Sénégal. Ils étaient les lieux d’expression nationale». En outre, il a aussi rappelé qu’au Sénégal, la démocratie a été largement servie par les médias. Selon lui, ils ont accompagné le processus démocratique jusqu’ici.