Les journalistes considèrent qu'ils travaillent davantage, plus rapidement et que leur fatigue a augmenté. C'est ce qui ressort d'une enquête réalisée par le cabinet Technologia, spécialisé dans l'évaluation des risques professionnels, auprès d'un millier de journalistes ayant répondu à un questionnaire par e-mail entre juin et septembre 2010, dont les résultats viennent d'être rendus publics. Ce sondage a été complété par une centaine d'entretiens individuels.
A la question"VOTRE CHARGE DE TRAVAIL A-T-ELLE AUGMENTE CES DERNIERES ANNEES?"
73 % des répondants optent pour l'affirmative. La principale raison de cette surcharge tient au manque d'effectifs, pour 59 % des réponses. Beaucoup de journalistes évoquent en particulier les plans sociaux subis par leur entreprise au cours des cinq dernières années.
Avec la multiplication des médias et des supports, et notamment le développement de l'information en continu, les rythmes de travail ont augmenté : 68 % des personnes ayant répondu à l'enquête disent être contraintes de travaillerplus vite qu'avant. "On nous demande d'être plus productifs, plus polyvalents, résume un journaliste. Il faut être présent sur tous les supports, sur Internet et sur papier.".
AVANTAGES DE L'ORDINATEUR DANS LE TRAVAIL JOURNALISTIQUE
Mais les nouvelles technologies ont aussi des avantages : plusieurs journalistes évoquent Internet et les téléphones mobiles comme un moyen de gagner du temps pour chercher l'information ou la transmettre."On peut envoyer tout de n'importe où et nous sommes joignables tout le temps, explique un rédacteur. L'avantage, c'est que techniquement, c'est plus facile. Avant il fallait dicter, trouver une ligne téléphonique, etc. L'inconvénient, c'est l'augmentation de la productivité."
EFFETS NEGATIFS DE L'ORDINATEUR CHEZ LES JOURNALISTES
55 % des répondants considèrent que leur travail a une incidence négative sur leur santé. Cette incidence viendrait du travail sur écran d'ordinateur (pour 40 % des répondants), des horaires atypiques et décalés (pour 38 %) ou encore du temps de travail (37 %).
Au premier rang des menaces qui pèsent sur leur métier, les journalistes ne mettent pas les pressions des annonceurs ou encore le poids du pouvoir politique, mais l'évolution du lectorat (54 % des répondants). "Les entretiens permettent d'exprimer le sentiment qu'ont les journalistes de "courir" après un lecteur qui"s'échappe", sans qu'il soit possible de distinguer si celui-ci est en recherche d'une autre information, demande un autre traitement de cette information ou recherche seulement une manière différente de la consommer", notent les responsables de l'enquête.
LA CRISE DE LA PRESSE
La crise de la presse, qui se traduit par une baisse des ventes ou des audiences, provoque un vrai malaise dans la profession. "Nous avons été surpris de l'ampleur des difficultés ressenties par les journalistes, souligne Jean-Claude Delgènes, directeur général de Technologia. Il ressort de l'enquête une véritable inquiétude existentielle. Beaucoup de journalistes nous ont dit qu'ils envisageaient de quitterle métier. Le paradoxe, c'est que la profession conserve toujours le même attrait auprès des jeunes générations. Les cohortes sont toujours là à l'entrée des écoles de journalisme..."
Un autre chiffre est inquiétant : les journalistes ne sont que 50 % à s'estimer indépendants. Pour Jean-Claude Delgènes, il y a une progression de l'autocensure, qui serait une conséquence de la crise et de la crainte de perdreson emploi. "On a peur de prendre des risques, constate-t-il. Il y a une restriction de la créativité. Les journalistes nous ont avoué, pour la plupart, avoir dû renoncerà certains sujets." SOURCE, google, conditions travail des journalistes.
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