jeudi 19 septembre 2013

Allemagne: un Sénégalais au Parlement?

Karamba Diaby pourrait devenir le premier élu d’origine africaine au Bundestag.Sauf surprise, Karamba Diaby devrait être élu dimanche 22 septembre au Bundestag et devenir ainsi le premier député d’origine africaine à siéger au Parlement allemand. Le quinquagénaire est candidat du parti social-démocrate à Halle, dans l’Est du pays, la région où il vit depuis son arrivée avant la chute du mur de Berlin dans la RDA communiste.

Karamba Diaby pourrait devenir le premier élu d’origine africaine au Bundestag.
« BMW » et « Bundesliga »: le vocabulaire du jeune Sénégalais Karamba Diaby à son arrivée à l’automne 1985 en Allemagne de l’Est était des plus limités. Près de trois décennies plus tard, son élection probable dimanche au Parlement allemand doit couronner une intégration exemplaire.

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Né à Marsassoum en 1961, Karamba Diaby n’a pas eu une enfance très facile. Sa mère meurt peu de temps après sa naissance ; très jeune il perd tout lien avec son père et grandit dans la famille de sa soeur aînée. Il étudie tout d’abord la géologie et la biologie à Dakar. Grâce à son engagement dans le mouvement étudiant, il postule pour une bourse à l’étranger. Plusieurs pays du bloc communiste de l’époque figurent parmi les destinations possibles. C’est finalement en RDA qu’il décroche une place d’étudiant pour étudier la chimie à Leipzig.
Avant la fin de ses études et un retour au pays programmé, Karamba Diaby rencontre sa future femme et s’installe en Allemagne. Il achève son doctorat lorsque le mur tombe. Dans l’Allemagne réunifiée, la situation économique dans l’ex-RDA se dégrade rapidement. Le jeune Sénégalais ne trouve pas de travail fixe et s’engage dans le réseau associatif. Aujourd’hui, il travaille au ministère des Affaires sociales de la région de Saxe-Anhalt à Magdebourg.
Un parcours de longue haleine
Son engagement puis son adhésion au parti social-démocrate renforcent son ancrage dans la vie publique de Halle où il réside. En 2001, Karamba Diaby a acquis la nationalité allemande et pour cela abandonné celle de son pays d’origine. Depuis, il a participé aux campagnes électorales qui ont ponctué la vie politique. Cette fois, son parti l’a sollicité pour être lui-même candidat. C’est un parcours de longue haleine qui est ainsi consacré.
Avec sa place sur la liste régionale de son parti, Karamba Diaby devrait être élu ce dimanche au Bundestag et devenir le premier député allemand d’origine africaine. Au jour le jour, l’intéressé mène campagne en mettant les thèmes qui lui tiennent à coeur en avant : non seulement l’intégration des étrangers dont il est l’exemple, mais aussi les enjeux sociaux comme un salaire minimum généralisé ou encore les questions d’éducation. Source Rfi



François Hollande à Bamako : «Aujourd'hui le Mali a pris son destin en main»

François Hollande qui effectue son deuxième voyage au Mali depuis février, a été accueilli à sa descente d'avion par Ibrahim Boubacar Keïta.
Parmi les chefs d’Etat qui sont à Bamako au Mali, ce jeudi 19 septembre, pour la cérémonie en l'honneur du nouveau président malien Ibrahim Boubacar Keïta, il y a le président français François Hollande, accueilli avec chaleur. Le chef de l'Etat français participera par ailleurs avec plusieurs dirigeants africains présents dans la capitale malienne, à un mini-sommet sur la situation en Centrafrique.


François Hollande qui effectue son deuxième voyage au Mali depuis février, a été accueilli à sa descente d'avion par Ibrahim Boubacar Keïta.

Le cortège de François Hollande est arrivé à Bamako au stade du 26-Mars. Il y avait un très gros embouteillage dans le ciel de Bamako et l’avion de François Hollande a dû tourner une bonne demi-heure avant de pouvoir se poser. A son arrivée, c’est un accueil triomphal qu’a reçu le président français : « Merci la France », « Merci, Merci ». C’est ce qu’on pouvait entendre. Et même si l’avion de la France a dû patienter avant d’atterrir, François Hollande est un peu l’invité d’honneur de cette cérémonie d’investiture. Il devait faire le trajet dans la voiture du nouveau président malien Ibrahim Boubacar Keïta, mais à cause du retard, il y a eu finalement un entretien à l’aéroport pendant que le président malien attendait l’arrivée d’une dernière délégation, celle du président du Nigeria.

Forte popularité malienne pour François Hollande

Une quinzaine de chefs d'Etat africains sont présents. François Hollande est le seul chef d’Etat occidental et il jouit d’une énorme popularité au Mali. Il faut se souvenir de l’accueil triomphal qu’il avait reçu ici, à Bamako, début février, trois semaines après le déclenchement de l’opération Serval. Emporté par l’émotion, on se souvient des mots de François Hollande qui avaient alors évoqué « le jour le plus important de sa carrière politique ». François Hollande est donc très populaire au Mali.
En France aussi, l’opinion publique avait majoritairement soutenu l’intervention militaire. Les Français ont même découvert leur président qui venait d’enfiler sans trembler son costume de chef de guerre. Cette intervention au Mali est un succès diplomatique pour François Hollande. Avec la crise syrienne, l’opinion publique française a largement révisé son soutien au chef de l’Etat. Au Mali, il y avait un but précis : empêcher les terroristes, les jihadistes d’arriver sur Bamako. Opération réussie par l’armée française. François Hollande avait fait preuve d’une détermination sans faille.

La Centrafrique, en toile de fond

On a retrouvé un peu la même détermination sur la Syrie : François Hollande a voulu punir le régime syrien sauf que ce concept de punition un peu étranger au vocabulaire français n'a pas été très bien compris. Il y avait beaucoup d’incertitudes sur les buts, les conséquences des frappes militaires. Incompréhension et donc opposition de l’opinion publique française sur le plan intérieur. Puis sur le plan diplomatique à l’étranger, François Hollande a paru bousculé, va-t-en guerre au début et a dû encaisser les hésitations de Barack Obama, les sorties surprises de la Russie. Donc on imagine que pour François Hollande, en ce climat morose, cette parenthèse malienne est la bienvenue. Il vient d'ailleurs ici avec le sentiment du devoir accompli puisque la transition malienne arrive quasiment à son terme. Il ne manque plus que les législatives qui auront lieu d’ici la fin de l’année.
François Hollande profite de ce voyage pour multiplier les contacts avec les chefs d’Etat africains. Il y a un autre dossier qui se profile pour la France, c’est la Centrafrique, un pays où l’Etat a quasiment disparu, expliquait-on tout à l’heure du côté français. Donc au sujet de la Centrafrique, François Hollande aura notamment plusieurs entretiens avec des homologues africains après la cérémonie d’investiture. Puis la Centrafrique mobilisera aussi beaucoup François Hollande la semaine prochaine à l'ONU. Ce sera à New York mardi pour l’ouverture de l’Assemblée générale des Nations unies. Là où il y a un an tout juste, François Hollande avait pris à témoin la communauté internationale sur la situation au Mali.

François Hollande, président de la République française
Aujourd'hui le Mali a pris son destin en main. Il a choisi son président. Un bon, un grand président. Je le connais et depuis longtemps. Et cette élection ouvre la voie de la reconstruction, de la transition. Je vous l'assure, la France sera là pour vous accompagner, pour le développement, pour l’État, pour la démocratie, pour la réconciliation. La France le fera. Et voilà le message de Bamako. Vive le Mali et vive la France. Source: Rfi