En moins de deux mois, plus de trois voire quatre cas de meurtre ont été notés dans cette localité des HLM Grang Yoff. Les habitants de cette localité, désemparés, pointent du doigt les occupants du « Camb Gui » situé entre la Foire internationale de Dakar e
t le village artisanal. Ces derniers, rendus visite hier matin dans leur lieu de travail, nient avec fermeté les accusations portées contre eux.
« Rejet des accusations de meurtre »
«Dans cet «Camb Gui» il n’y a pas d’agresseurs, il n’y a rien. Nous ne sommes pas des malfaiteurs », soutient le ferrailleur Mouhamed N’diaye avec un ton sec accompagné d’assurance.
Teint claire, habillé en sous vêtement blanc, short vert couvrant ses genoux, chaussé en trainer noir, notre interlocuteur n’a pas hésité de se défendre contre les accusations de meurtre qu’il juge infondées. A ce propos, il laisse entendre : « Ces malfaiteurs habitent dans les HLM Grand Yoff. La plupart d’entre eux, c’est des fils des richards qui ont l’habitude d’avoir de l’argent et une fois gaspillé, ils sont obligés de se rabattre sur les gens pour prendre leur bien ».
Notre interlocuteur, manipulant sans pression la langue de Molière, de Victor Hugo, de Maupassant, de Senghor et autres, poursuit la ligne de sa pensée tout en se défendant : «On nous accuse parce que nous sommes des fils de pauvre. Et, pourtant, nous passons nuit et jour dans les ordures. On le fait pour ne pas se rabattre sur les affaires d’autrui. Le travail est notre crédo. On attend rein de l’Etat. Nous sommes des soutiens de famille ».
«Depuis plus de dix ans nous sommes là et aucun incident majeur n’a été relevé ici. Parfois, il y a des disputes entre nous mais, on les règle amicalement entre nous. Nos vieux sont là. C’est eux qui nous orientent ».
«Diplômés dans différents domaines »
Parmi nous, « il y a des diplômés dans différents domaines. Moi qui vous parle, je suis un ancien gendarme. J’ai mon duel 2 à la fac droit de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). Y’en a qui ont la licence en comptabilité, d’autres s’activent dans le domaine agricole. Nous sommes là, dans les ordures parce que tout simplement, on attend rein de personnes ».
« Il y a un mois, on a été sommet par l’Etat pour quitter cette zone »
Tout le temps, on nous envoie des pétitions qui formulent que nous devons quitter cette zone. La dernière date du mois passé. Nous sommes désemparés par l’acte de l’Etat. Ici, c’est le seul endroit qu’on a pour s’épanouir économiquement et socialement. Nous demandons aux autorités de ne pas nous bousculer parce que nous sommes des soutiens de famille. Elles doivent nous encourager et nous accompagner parce que nous sommes des citoyens sénégalais »
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