Les défenseurs des droits de l’Homme, réunis hier à Dakar lors de la restitution des travaux de la 54 éme session de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples (Cadhp), ont décrié le régime de Banjul qui serait caractérisé par une politique de la terreur. A l’image des autres réunions, ils ont dénoncé la politique de Yahya Jammeh considéré comme un autocrate qui a réussi à mettre en place un régime fermé multipliant les exactions et les emprisonnements arbitraires dans ce petit Etat. «Les avocats et les juges sont constamment intimidés et emprisonnés, de façon arbitraire, au même titre que les journalistes et les défenseurs des droits humains. Nombreux sont les condamnés qui n’ont pas bénéficié d’un procès équitable. Ils attendent le bon vouloir du président de la République dans le couloir de la mort», dévoile le secrétaire général de la Raddho (Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme). D’après Aboubacry Mbodji, le gouvernement gambien ne doit plus continuer à abriter le siège de la Commission africaine des droits de l’Homme (Cadhp) qui est, dit-il, l’un des mécanismes les plus importants de l’Union africaine en matière de protection et de promotion des droits humains.
Quid de la liberté d’expression ? Il indique que la Gambie refuse de recevoir les commissaires alors qu’elle abrite le siège de la commission. «Depuis des années, elle ne présente plus de rapport devant la commission parce que les Etats sont évalués sur leur performance en matière des droits humains par l’article 62 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples qui dit que : ‘’chaque Etat doit présenter un rapport périodique devant la commission.’’ Aujourd’hui, la Gambie se dérobe de toutes ces demandes. Aucun Etat africain, les Nations-Unies n’a osé dénoncer cette situation que nous qualifions de silence complice des Etats», précise M. Mbodji.
Par ailleurs, il confie que la Gambie ne respecte pas ses engagements vis-à-vis de la Communauté sous-régionale, régionale et internationale en matière de libertés d’expression et de droit de l’Homme. Très remonté contre le régime de Yahya Jammeh, Aboubacry Mbodji regrette que la Gambie «viole de manière flagrante» la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples. Alors que la Société civile locale, dit-il, n’ose pas se prononcer sur les violences, n’a pas de légitimité pour abriter la Cadhp. «Il y a beaucoup de plaintes devant la Cedeao. La Gambie a perdu deux procès, mais a elle refusé de s’exécuter. Aujourd’hui, elle doit répondre de ses actes contre les 9 personnes condamnées à mort le 23 août 2012», avance Fatou Diagne Senghor, coordonnatrice de l’article 19 en Afrique de l’Ouest.
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