Lieu de rencontre préféré des sénégalais
Situé à proximité de la gendarmerie du front de terre et les locaux du groupe walfadjiri de liberté VI, marché samedi est ceinturé de deux routes tendues. À ses deux extrêmes, la circulation des voitures fait peur et la fumée des pots d’échappement des «cars-rapides» vicient l’air.
Les clients au marché se bouchent les narines à l’aide de mouchoirs. Ils se faufilent entre les voitures et s’affolent dès fois à la suite des klaxons. La circulation s’anime, les voitures n’arrivent pas à circuler. Elles restent aligner les unes après les autres et le carrefour de la gendarmerie se sature.
Sueur au front, sifflet à la bouche, casquette sur la tête, mouvant entre les voitures, l’agent de la place aide les clients à traverser la route menant au marché. Rares sont les endroits où l’on peut trouver une telle ambiance. Il est difficile de se frayer un chemin dans cette marée humaine.
Au moment où, les clients se heurtent à des problèmes, des difficultés, les vendeurs acclament des mains, chantent pour les attirer. Des chaines à musique diffusent à longueur de journée des tubes de «mbalax» en vogue.
À côté, d’autres se contentent de crier à haute voix.
Un commerçant trouvé à la place avance : « venez acheter !venez acheter des produits à des prix abordables. Ils sont à votre disposition ». Ici, on entend toute sorte de système de communication qui cherche à attirer les clients.
Ainsi, emportés par le rythme endiablé du nouvel album « wouye yaye yoye» de Viviane Ndour, certains vendeurs esquissent des pas de danse.
Modou Sarr, vendeur de tee-shirts, de chemises…, habillé en sous-vêtement blanc et culotte noire, turban noir serré au rein, entouré de ses clients qui marchandent et touchent ses habits groupés devant lui en forme de montagne, la trentaine effectue des pas de «yuza », danse sénégalaise à la mode à l’intérieur de la foule. Taille moyenne, teint noir, il laisse entendre : «Promotion ! Promotion ! »
Sous les rayons du soleil, les clients font le tour du marché. Ils observent les articles, les touchent, les prennent et les soulèvent avant de les marchander. La plupart du temps, des habits lavés, séchés et pendus leur sont présentés comme étant neufs.
Trouvée à la place de Bamba Seck, un vendeur d’habits pour filles, Rokhaya Diop, habillée en uniforme jeans tout noir, marchande un «Diou-mbakh-out» (vêtement qui ne couvre pas le nombril).
Vu le prix (1500f) élevé de ce dernier, ils n’arrivent pas à se mettre d’accord car elle lui a payé 300f. A la suite de cela, M. Seck déplore : «Il y a des clients qui ne méritent pas de venir au marché. Ils viennent pour toucher des habits et à la limite, ils nous fatiguent parce qu’ils n’achètent pas.»
La bousculade, l’ambiance, les disputes…, sont les maîtres mots. La fatigue se lit facilement à travers leur visage et elle n’épargne personne.
Cheveux touffus, pieds couverts de poussières témoignant une journée pénible, sueur au front, bracelets multicolores au poignet droit, la petite Penda Thiam est une sérère de 15ans.
Elle défile le long du marché avec ses sachets d’eau et elle laisse entendre : « qui est à la recherche de l’eau ? Je suis là. » Etant à la quête de clients pour écouler ses produits, Amadou Kâ, vendeur de ceintures, de chaussures, de chaussettes et autres articles divers…, l’interpelle de loin à l’aide de son micro sans fil. «Boy sérère! Boy sérère !, viens me donner un sachet d’eau. Fais vite ! Je suis pris par les clients. « Dépêche-toi, avant qu’ils ne partent ».
Arrivée à la place d’Amadou, elle lui donne timidement deux sachets d’eau qui coutent chacun 50f CFA. Après cela, elle prend congé de lui.
Aux alentours de 18 heures, le marché devient plus rythmé.
Le crépuscule s’annonce, les vendeurs réduisent le prix de leurs marchandises et deviennent très agités. Khadim Sy, vendeur de tee-shirts longue manche, laisse entendre : «Venez !venez ! Je dois rentrer. Il fait tard. J’ai tout réduis pour vous servir, vous satisfaire, vous épauler…C’est une opportunité à ne pas louper. Je dois rentrer».
Ils rangent les produits restant dans des sacs amples que les dockers transportent à l’aide de leurs charriots. Le marché hebdomadaire s’achève sur une note de produits écoulés à moitié.
Pape Nouha SOUANE
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